Une fois un, un
Là, c’est malin !
Deux fois deux, deux
Mais, je n’en crois pas mes yeux !
Trois fois trois, trois
Je vais recompter sur mes doigts
si tout le monde rit autour de moi
c’est qu’une erreur s’est glissée là !
Trois fois trois, NEUF
Comment ai-je pu me tromper ?
pourtant je ne sors pas de l’œuf
oui ! neuf ! ah, quel pied-de-nez !
Quatre fois quatre, quatre
les rires reprennent de plus belle
je recompte sur mes doigts en toute hâte
Quatorze ! J’ai dit quatorze ! Me voilà belle !
Cette fois, mon compte est bon
Les maths, c’est pour les primates !
Je les laisse volontiers pour d’autres contes
D’un coup de pattes, les lettres m’épatent
Je ne compterai plus sur le calcul,
pour chiffrer les nombres, je recule
je vais faire un tour du côté des lettres
j’en deviendrai Reine… pas si bête !
Les mésaventures de Prince Julot
Il était une fois, un très grand et beau château
Super chouette, avec pont-levis, créneaux et tours
Au sommet, flotte un drapeau aux emblèmes royaux
Roi et Reine vivent ici, dans le parfait amour
Le couple royal est aujourd’hui très âgé.
Leur succession ne devrait pas être un problème,
mais leur enfant en est un… Princesse Aglaë !
n’importe qui, n’importe quoi : elle veut qu’on l’aime !
Quarante ans, pucelle, habillée comme un bonbon,
sa bêtise n’a d’égal que sa légendaire laideur.
Enfermée dans sa chambrette en haut du donjon
Elle attend, en chantant, le Prince libérateur…
La nuit commence à envelopper le château
Une silhouette se présente au pied du donjon
Qui est ce cavalier ? Un seigneur ? Lancelot ?
C’est Prince Julot, affalé sur son étalon !
Prince Julot, c’est un mètre vingt pour cent kilos.
Myope comme une taupe, il est en quête perpétuelle,
non pas du Saint Graal ou d’autres objets vrais ou faux,
seulement de celle qui voudra l’épouser tel quel.
Le bougre entend la recluse… myope, certes, mais pas sourd !
« Qui chante ainsi ? » La Princesse se jette à la fenêtre
« Mon Prince ! Tu es venu me délivrer ! Amour ! »
Julot répond : « ma mie ! Ici, prend fin ma quête ! ».
Badaboum ! « Qu’est-ce donc ? » s’inquiète Princesse Aglaë !
C’est le Prince qui, de son fier cheval, a chuté,
puis, a roulé très vite pour venir s’éclater
au pied du donjon, les idées éparpillées.
il se relève, son armure est toute cabossée :
« n’ayez crainte, ma Princesse, je n’ai rien de cassé ! »
« Faites silence, qu’on ne nous surprenne, mon Prince aimé !
Ce serait trop bête ! J’attends depuis quarante années… ».
Bras tendus, Prince Julot avance à l’aveuglette…
Dans un grand bruit de ferraille, il se heurte au mur.
« Qu’est-ce encore que tout ce bruit ? » s’inquiète la jeunette
Dans la nuit noire, elle ne peut rien distinguer, sûr !
Au pied du donjon, elle aperçoit une silhouette,
comme une petite étoile noire écrasée au sol.
C’est Prince Julot qui reprend ses esprits en miette :
« Ce n’est rien, Princesse ! Je goûtais un peu d’herbe folle ! ».
Il se relève rapidement, sans difficulté.
Normal, son armure gît en morceaux par terre…
L’infortuné est en caleçon, mais casqué :
« Hou, hou ! Hou, hou ! » lance-t-il, presque nu, mais fier !
Julot lève la tête. Il distingue une lueur.
Pour lui, la chambrette n’est pas à plus de deux mètres.
En fait, elle est à plus de vingt mètres de hauteur
Qu’importe ! Confiante, la Princesse a trouvé son Maître.
« Je suis venu te délivrer ! Vas-y ! Saute ! »
La Princesse enjambe la fenêtre : «Grand fou ! J’arriiiiiiiive ! »
Vingt mètre plus bas… Boum ! Un sacré saut !
Le trou ? Profond de deux mètres ! Peu de chance qu’elle survive…
« Alors, te décides-tu ? Vas-tu enfin sauter ? »
Julot n’a rien vu, ni entendu ; serait-il sourd ?
Prince Julot, nez en l’air, bras tendus, concentré,
guette toujours son cadeau qui, du ciel, va tomber…
Quelques minutes plus tard, il renonce, dépité.
Il baisse la tête, les bras et absolument tout…
Très lentement, il se dirige vers son destrier,
en contournant une forme fumante, comme un trou…
Dans la confusion, Prince Julot monte à l’envers
Il attrape la queue de sa monture d’un revers !
Habitué aux frasques de son propriétaire,
le pauvre cheval s’éloigne en marche arrière.
« Ingrate ! Tu ne dis mot, ne me réponds même pas ! »
dit Prince Julot en s’éloignant « Soit, j’ai compris !
Je suis débouté… Ma quête je reprends, voilà ! »
Et Prince Julot quitte le château, fort mari.
Le temps est passé. Au pied du donjon, des orties
prolifèrent étonnamment sur quelques mètres…
et parfois, au lointain, on entend un bruit sourd :
la légende dit que c’est un prince toujours en quête…
Musico dingo
Tu me dis noire, je te dis blanche et colle une pause
Tu me dis haut, bas, gauche, droite, c’est la mesure
Je te dis alto ou crescendo, quelle prose !
Je te dis, tu me dis, c’est un duo bien sûr !
Je te dis de mettre un bémol sur tes grands airs
Tu me dis de mettre un dièse sur mon silence
Impossible, ça ne se fait pas sur n’importe quelle aire
Mais c’est possible sur toutes les notes si on y pense
Tu démarres au quart de tour avec ton dièse
Quand je te dis qu’est le sol fa si la si ré
Tu me mènes à la baguette, tu en es bien aise
Je te retire le sol, si tu me passes la clé
Si tu pointes, elle prend la moitié de sa valeur
Ça peut mieux sonner, mais peut-être dissoner
C’est toi qui vois, pour cela il n’y a point d’heures
C’est selon l’humeur et la clarté des idées
Mets les points sur les « i », tu m’auras sur le do
Tu me désignes du doigt, je deviens indigo
Tu sais, je m’appelle Jacques et je dis « croche »
Je sais, tu t’appelles Jacquotte et tu décroches
Il n’y a plus de mesure, tout va decrescendo
Le Chef baille, tout déraille, au silence il aspire
Il en perd sa baguette, multiplie les pains… show !
Chantons « L’hymne à la noix » sur le pont des … soupirs !
L’émir
De là-haut je te vois, petite
Ton beau sourire jusqu’aux oreilles
Tes jolis yeux comme deux pépites
M’ont sorti de mon long sommeil
Le crayon entre les quenottes
Sous le menton tes menottes
Tu es toute pensive, j’en prends note
Couchée sur les livres d’Hérodote
Dessines-moi un beau cheval blanc
Pas un mouton, je vais dormir !
Fais de belles courbes sur ses flancs
Et sur la scelle un bel émir
Il est jeune, fier, très beau et mince
Mais, qui l’a mis sur ton chemin ?
Peu importe, pour toi, c’est un prince
Il te demandera ta main
Peut-être le rencontreras-tu
Par un beau matin de printemps
Au coin d’un rêve, toute émue
Prends le temps d’aimer, prends le temps…
Tu es prise dans un tourbillon !
L’émir te prendra dans ses bras,
dans son royaume, t’emportera
au paradis, sans troublion !
Mais princesse, ne t’attarde pas trop
demain matin, tu as école
dessines-moi un beau cheval blanc
je te regarde de mon alcôve
Dzing ! Dzing !
Dzing ! Dzing !
C’est le Lapin-musique
Avance la clé dans l’dos
Il joue des mécaniques
C’est un p’tit rigolo
Dzing ! Dzing !
Singe joue cymbales
et fait des galipettes
mais il s’en fout pas mal
il fait rire les fillettes !
Dzing ! Dzing !
Voici le petit chat
il sort son beau violon
Il fugue à petits pas
Des ouïes sortent mille sons
Dzing ! Dzing !
Mille-pattes caisse claire
Frappe dans un bruit d’enfer
La peau tendue comme l’air
Donne le rythme éclair !
Dzing ! Dzing !
C’est l’éléphant qui trompe
Il joue comme une trompette
A côté de ses pompes
tout ça n’vaut pas tripette
Dzing ! dzing !
Coin ! Coin ! Canard piano
Jongle entre noires et blanches
Pour les canards, molo !
La star est sur les planches !
Dzing ! Dzing !
Rigolote la fanfare
Des peluches-animaux
Qui jouent sans fard
Et font la vie toute rose !
Dzing ! Dzing ! Voici la fin
Bébé se réveille
Faut plus de tintouin
Quand finit le sommeil
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